Depuis la tenue de son dernier Comité Confédéral National (CCN), le rapport du COR est tombé ; sans surprise, il est alarmiste pour mieux « faire peur aux gens ». La résolution adoptée à l’unanimité par le « parlement « de FO a décidé de faire de la traditionnelle journée internationale de revendication et de solidarité un « 1er mai Force Ouvrière ». Au-delà, Force Ouvrière opte pour une action interprofessionnelle déterminée proposant aux autres organisations d’appeler à la grève, quitte à prendre une initiative, « au moment opportun et en fonction de la situation ».
Entre temps Jean Claude Mailly a adressé aux autres secrétaires généraux et présidents de confédérations syndicales une lettre rendue publique le 7 avril (voir annexe). Au regard des expériences passées, le secrétaire général de FO redit à quel point « les manifestations à répétition ne sont pas un gage d’efficacité, leur préférant « l’unité d’action sur des revendications et des modalités claires et déterminées », et il leur propose « un appel commun à 24 heures de grève interprofessionnelle, au moment opportun ».
Il a reçu deux réponses, l’une de la CGT, l’autre de Solidaires. Celle de Bernard Thibault a été jugée ironique par l’AFP. Sans doute, quand il écrit : « Ton organisation s’est plutôt distinguée ces derniers mois par son absence aux réunions intersyndicales et dans les mobilisations interprofessionnelles ». Un humour qui masque mal le fait qu’il ne répond pas sur l’essentiel. Plutôt cynique, il poursuit : « Je suggère d’obtenir un mandat de ton CCN pour assurer la participation de Fo à la prochaine intersyndicale ».
Pöur Solidaires, Annick Coupé répond vraiment à Jean Claude Mailly. « Nous sommes partants pour un mouvement de grève interprofessionnelle, notamment sur la question des retraites qui va devenir centrale… »Elle aussi invite à revenir dans l’intersyndicale où écrit-elle, « le moment opportun [mis en avant par FO,NDRL], pour être crédible, devrait être débattu ».
Rien n’est moins sûr, comme le confirme l’appel des cinq organisations syndicales (CGT, CFDT, FSU, Solidaires et UNSA) à un 1er Mai « unitaire ». Rein ou presque sur les retraites. Et pour cause, le même jour, François Chérèque reprochait au gouvernement son manque de courage et de ne pas vouloir « une réforme globale », la CFDT voulant notamment « généraliser l’accès à une épargne retraite collective ».
En revanche, on retrouve les mêmes revendications, sur l’emploi et les salaires, que lors des dernières manifestations à répétition de l’année dernière. Dès la deuxième pourtant, le 19 mars, avec 3 millions de manifestants, il était possible d’appeler à la grève pour bloquer le pays. Ce qu’avait proposé Force Ouvrière. « L’intersyndicale » nationale avait alors déjà refusé.
Aujourd’hui, pour bloquer la contre-réforme des retraites, un appel commun à la grève interprofessionnelle ferait réfléchir à deux fois le gouvernement