1- RETRAIT DES TEXTES SUR L’ÉVALUATION
Bientôt évalués par un responsable d’une collectivité territoriale ? NON !
Une baisse généralisée de nos salaires, l’obligation de travailler plus longtemps et la remise en cause de nos droits statutaires ! Tous les collègues seraient perdants. Le projet de décret sur l’évaluation des personnels enseignants, d’éducation et d’orientation remet en cause notre statut et organise un recul sans précédent du déroulement de carrière et du niveau des rémunérations des enseignants du 1er degré.
Aujourd’hui, une carrière théorique au grand choix dure 18 ans. Avec la nouvelle « évaluation », elle serait de 28 ans (à l’ancienneté pour tous). Le projet sur l’évaluation prévoit seulement la possibilité d’une réduction d’ancienneté dans l’échelon de 2 mois ou de 5 mois par année sur proposition de l’IEN ou du chef d’établissement. On basculerait donc dans un système de réduction possible d’ancienneté dans l’échelon et non plus de droit comme avec le système actuel où 30 % des agents passent au grand choix et 50 % au choix. Ce système existe déjà chez les fonctionnaires territoriaux. Dans les faits, la plupart des agents ont une carrière à l’ancienneté. C’est la même régression qui est prévue pour les enseignants. Ce sont des centaines de millions d’euros que le gouvernement veut économiser sur nos carrières !
Ce projet s’articule parfaitement avec les tentatives de mise en œuvre des évaluations d‘école et des contrats d’objectifs dans la perspective de l’autonomie des établissements du type EPEP, E2P… Le projet d’arrêté d‘application prévoit dans son article 1er que « l’autorité hiérarchique peut également désigner un autre fonctionnaire pour mener les entretiens d’évaluation au sein des écoles (…) ».
Ainsi un fonctionnaire territorial, par exemple le responsable du secteur éducation d’une collectivité territoriale, pourrait réaliser l’évaluation. Chacun comprend que si ce décret est mis en œuvre, le statut de PE disparaîtrait dans la marche renforcée vers l’autonomie et la mise en en œuvre de l’école du socle/EPEP.
2- ANNULATION DE TOUTES LES SUPPRESSIONS DE POSTES
75 retraits de postes prévus dans les écoles de la Somme et 8,75 retraits d’intervenants en langues vivantes à la rentrée 2012. Le projet de carte scolaire avec ses dizaines de fermetures de classes, ses dizaines fermetures d’autres postes sera connu le 26 ou 27 janvier. Pour le SNUDI-FO, après la centaine de fermetures de classes subies ces deux dernières années, aucune fermeture n’est plus acceptable. Ce sont au contraire des dizaines de postes et de classes qui doivent être ouverts.
La Fédération Nationale de l’Enseignement et de la Culture, de la Formation Professionnelle – Force Ouvrière, réunie en commission exécutive le 12 janvier, constate que l’appel à la grève du 15 décembre, dans l’Education Nationale, sur une revendication claire, l’abandon du projet de textes sur l’évaluation des enseignants, par l’ensemble des fédérations syndicales de l’Education nationale exceptée la CFDT, a conduit le ministre à de premiers reculs (retrait des textes de l’ordre du jour du CT, rétablissement du déroulement de carrière, report au 1er janvier 2013 de la date de mise en œuvre pour toute la fonction publique).
Ces reculs confortent l’appréciation constante de FO : à l’opposé des journées d’action saute-moutons sans revendication claire, l’appel à la grève sur une revendication nette et précise dans le cadre de l’action commune peut faire reculer le ministre. Nul doute que ces modalités d’action pour exiger l’abandon des plans d’austérité du gouvernement permettraient, au niveau interprofessionnel, par la grève franche, comme le propose la confédération FO, une résistance efficace contre les décisions du gouvernement. La FNEC FP-FO ne saurait accepter de « trêve des élections » au moment même où le gouvernement multiplie les attaques contre les salariés. Dans ces conditions, la FNEC FP-FO considère :
que le recul obtenu renforce la revendication de l’abandon des projets d’évaluation (d’autant que le gouvernement veut faire passer les textes avant la fin mars)
que l’annonce nationale des 14 000 suppressions de postes renforce la nécessité de mettre à l’ordre du jour l’appel national à la grève franche par l’ensemble des fédérations qui ont appelé au 15 décembre.
La FNEC FP-FO informe que ses syndicats prennent contact avec les autres organisations syndicales pour leur proposer l’action commune (le SN-FO-LC est en contact avec le SNES pour un appel commun). De la même manière la FNEC FP-FO fait la proposition à l’ensemble des fédérations syndicales de poursuivre dans la ligne du 15 décembre et préserver le cadre de l’action commune.
Nous faisons la proposition suivante à tous les niveaux : « Un appel de toutes nos organisations à la grève franche et à la manifestation nationale, le 31, représenterait un cran de plus par rapport au 15 décembre dans la mobilisation des personnels et serait de nature à faire reculer le ministre sur les textes évaluation et sur les fermetures de postes ».