Objet : Conditions de travail des enseignants
Monsieur l’Inspecteur de l’Académie,
Au début de l’année scolaire 2009-2010, notre organisation syndicale vous avait alerté sur les conditions de travail dégradées dues à la multiplication des tâches administratives à effectuer : projet d’école, PPRE, PAI, PPS, B2I, livrets d’évaluation, brevets de 1er secours, comptes-rendus de réunions, cahiers individuels pour l’aide personnalisée…
Vous aviez reçu une délégation du SNUDI-FO le 21 octobre 2009 qui vous avait remis plus de 400 signatures d’une pétition pour l’allègement des tâches administratives des directeurs comme des adjoints, pour l’ouverture des postes nécessaires au bon fonctionnement des classes.
En cette fin d’année scolaire, les enseignants nous font part de leur incompréhension, de leur exaspération et de leur colère face aux tâches administratives qui se sont encore accrues depuis la rentrée 2009-2010.
Enquêtes et bilans en tout genre, évaluations imposées, livrets personnels de compétence, avenant au projet d’école, inspections d’école, entretiens de carrière obligent les enseignants et les directeurs à passer de nombreuses heures par semaine pour accomplir ces tâches, en dehors des heures de classe, souvent avec d’autres enseignants et sur leur lieu de travail, au détriment de la préparation de leur classe et des corrections à effectuer.
Les enseignants aspirent à la sérénité indispensable pour pouvoir exercer efficacement leurs fonctions. Ces contraintes administratives toujours plus nombreuses rendent insupportables les conditions de travail, jusqu’à avoir des conséquences sur la santé des personnels. Les demandes et les réformes incessantes sont considérées comme injustifiées, inutiles, leur but au mieux incompris, souvent dénoncé.
Ce problème a pris une dimension nationale et a été abordé lors du CCHS de l’Education Nationale du 30 mars 2011. Le vœu suivant, proposé par Force Ouvrière, a été voté à l’unanimité des représentants des personnels. « Le CCHS du 30 mars 2011 se prononce pour l’arrêt des entretiens individuels professionnels tels que définis par le décret du 28 juillet 2010 relatif aux conditions de l’appréciation de la valeur professionnelle des agents de la fonction publique de l’Etat. Le CCHS alerte donc solennellement sur les conséquences de telles dispositions sur la santé des agents. De ce point de vue d’autres dispositifs dont le dispositif CLAIR engendrent les mêmes risques. »
Pour ces raisons :
Notre organisation syndicale demande que les horaires de travail des enseignants soient respectés. Le statut des enseignants du 1er degré prévoit que leurs obligations de service s’élèvent à 24 heures hebdomadaires devant élèves plus 108 heures annualisées. Aucune contrainte ne doit dépasser ce cadre, vous en êtes le garant.
.../…
Les inspections d’école imposent des réunions supplémentaires en dehors de tout cadre légal, des enseignants sont visités par des conseillers pédagogiques sans leur accord. Ces dispositions renforcent le caractère non réglementaire de ces « évaluations ». Nous en demandons à nouveau leur suppression.
Les entretiens de carrière doivent de la même manière être supprimés.
Le livret personnel de compétence doit être abandonné. Son utilisation représente une charge de travail supplémentaire qui fait double emploi avec les livrets scolaires. Ce système anormalement détaillé et non lisible pour la plupart des parents d’élèves est surtout annonciateur d’un fichage informatique des résultats de chaque élève et de chaque enseignant.
Les tâches administratives et les multiples écrits pédagogiques demandés aux enseignants, directeurs et adjoints, doivent être allégés, ce qui implique, en premier lieu et sans attendre, qu’aucune pression ne soit exercée sur les personnels pour compléter les enquêtes, les bilans, les livrets d’évaluation supplémentaires (comme le livret de progrès et de suivi de l’élève en maternelle ou celui en sciences au CM2…) proposés au niveau départemental et de rappeler leur caractère strictement facultatif.
Je vous prie de croire, Monsieur l’inspecteur de l’Académie, en l’expression de ma considération distinguée.