Une délégation de de la FNEC-FP-FO composée de Nadia Morin (SNFOLC), de François Standaert (SNUDI-FO), d’une directrice de SEGPA d’Etouvie, d’une professeur certifiée du collège de Corbie et d’une professeur PLP à la SEGPA de Doullens, de deux responsables de la CGT EDUC’Action a été reçue ce jeudi 3 avril pendant près de deux heures au rectorat. Celui-ci était représenté par la Secrétaire Générale adjointe du rectorat (Mme Marie Claude Franchi), le Secrétaire Général de la DSDEN (M. Fabrice Dècle), l’IEN ASH (Mme Corinne Silvert), l’IEN Enseignement Technique et Général (Mme Anne-Sophie Agbo-Sonan) et la chef de la DETOS (Mme Lise Giran).
La délégation a rappelé l’opposition des deux organisations syndicales aux mesures de fermetures de groupes, de divisions, de postes et de structures prévues pour la rentrée prochaine.
A nouveau Force Ouvrière a indiqué qu’il s’agissait d’une déclaration de guerre contre les SEGPA, que ces fermetures allaient entraîner des souffrances supplémentaires pour les élèves qui ne pourraient plus être accueillis dans ces structures indispensables aux grandes difficultés scolaires qu’ils rencontraient.
La délégation a insisté sur le fait que la réalisation de PPRE ne constituait pas une réponse pertinente, que ces PPRE équivalaient en fait à demander aux enseignants dans les classes ordinaires de se débrouiller seuls pour pallier toutes les difficultés des élèves avec, en plus, l’obligation de les faire réussir.
Elle a dénoncé cette supercherie qui dégradait fortement les conditions de travail des enseignants de même que le dispositif qui vise à diminuer l’orientation des élèves en SEGPA (lourdeur des dossiers à constituer, orientations refusées…)
M. Dècle a répété ce que l’Inspecteur d’Académie martelait dans les instances représentatives, à savoir qu’il n’y aurait plus de fermetures de structures de SEGPA jusqu’en 2017. Mais il a concédé qu’il pouvait y avoir des évolutions, c’est à dire de nouvelles fermetures de postes, de divisions ou de groupes.
Mme Agbo-Sonan a évoqué la mise en réseau des SEGPA et les liens à consolider avec les LP.
Mme Silvert a indiqué qu’il n’y avait pas « d’assèchement des orientations en SEGPA » mais une évolution. Elle a précisé que la diminution des orientations en SEGPA était compensée par une augmentation de celles en ULIS, chiffres à l’appui. (4200 élèves en SEGPA et 597 en ULIS en 2010, 3567 élèves en SEGPA et 1103 en ULIS en 2014 dans l’Académie). La délégation a noté la différence de 100 élèves qui n’étaient ni dans les ULIS ni dans les SEGPA.
Mme Silvert a également avancé que seuls 60 élèves avaient été orientés en SEGPA à l’issue de la 6ème dans le département l’an dernier, soit une moyenne de plus de 2 par SEGPA environ, ce qui est loin d’être négligeable.
Elle a également considéré que la constitution des dossiers SEGPA par les maîtres et les directeurs n’était que le regroupement du travail réalisé au quotidien par les enseignants et ne représentait pas une charge de travail supplémentaire.
La fermeture de la SEGPA de Corbie a fait l’objet d’un point particulier. La délégation a une nouvelle fois dénoncé la souffrance des enfants en grande difficulté qui ne pourraient plus être orientés dans la structure adaptée avec les moyens correspondants, elle a rappelé tous les projets menés pour ces élèves par les enseignants en relation avec les professeurs du collège.
Elle a montré que l’accueil des élèves à Rivery ou à Albert ne serait pas pérennisé, à l’instar de la fermeture de la SEGPA d’Ailly sur Somme il y a quelques années, où un seul élève du secteur se rend aujourd’hui à la SEGPA d’Etouvie.
Aucune réponse n’a été donnée aux raisons de l’absence d’orientation d’élèves de Corbie en SEGPA alors que cette ville a une population comparable à celle de Montdidier ou Roye.
La situation de Doullens a également été abordée. A l’issue de la discussion, les représentants de l’administration se sont même engagés à revoir la situation pour maintenir les deux ateliers HAS et Habitat pour les élèves de 4 , demande initiale des personnels du collège et de la SEGPA.
La situation du collège du Ponthieu a aussi été évoquée où les personnels ont manifesté leur refus de la fermeture d’un groupe par une motion. Les personnels restent vigilants sur la filière HAS suite au départ en retraite d’un de leur collègue.
Un point a enfin été fait sur l’avenir des enseignants de SEGPA mais également des directeurs, les fermetures ayant des conséquences en termes de mobilité géographique mais aussi de réorientation professionnelle.